Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous célébrons le 250e anniversaire de l’Acte de Québec. Nous avons discuté avec Jean-François Lozier, conservateur de l’histoire de l’Amérique du Nord française au Musée canadien de l’histoire. Il nous explique comment cet acte a été un moment clé pour l’inclusion politique et culturelle des Canadiens français dans le contexte de la conquête britannique. Vous entendrez aussi Martin Pâquet, historien-anthropologue à l’Université Laval, qui nous parlera des impacts durables de l’Acte de Québec sur l’identité canadienne moderne. Enfin, nous explorerons comment cet acte a façonné les relations entre les communautés francophones et anglophones, tout en jetant les bases des tensions qui ont précédé la Révolution américaine.

[Le volume de « Rule Britannia » monte, et ca transition vers « Bonhomme, bonhomme »]

Bonhomme, bonhomme, sais-tu jouer?
(Bonhomme, bonhomme, sais-tu jouer?)
Sais-tu jouer de ce violon-là?
(Sais-tu jouer de ce violon-là?)

Ariane-Li Simard-Côté – La chanson folklorique que vous entendez, « Bonhomme, bonhomme », trouve ses origines au début des années 1600 en Nouvelle-France. Depuis, les Canadiens français et les Québécois la chantent.

Et même, ça fait encore partie aujourd’hui du programme scolaire pour les enfants anglophones qui apprennent le français. De nombreux enfants l’associent à un sympathique bonhomme de neige portant un chapeau rouge.

Mais à la fin des années 1760, ça avait probablement une signification différente, voire inconfortable pour certains, comme pour les Britanniques qui avaient conquis la Nouvelle-France.
[La musique du thème monte.]

Bienvenue à Voyages dans l’histoire canadienne, un balado qui explore les événements importants de l’histoire de notre pays et leur impact sur nos vies d’aujourd’hui. La série est financée par Patrimoine canadien, et créée par The Walrus Lab. Je m’appelle Ariane Li Simard-Côté. Et dans cet épisode, nous soulignons le 250e anniversaire de l’Acte de Québec, un acte d’inclusion politique et culturelle qui allait changer le monde.

[Le volume de « Bonhomme, bonhomme » monte légèrement.]

Ariane-Li Simard-Côté – Imaginez les fonctionnaires britanniques parcourant les rues non pavées de Québec et de Montréal.
Peut -être même entendant cette chanson chantée par les enfants du quartier:
Tu n’es pas maître dans ta maison
Quand nous y sommes!

[On entend des enfants rient. La musique s’estompe.]

Ariane-Li Simard-Côté – Avec du recul, on pourrait en rire aujourd’hui. Mais lorsque l’Acte de Québec était en vigueur, nos voisins du Sud n’étaient pas très amusés. Ils ne riaient pas. C’était un rappel brutal des complexités auxquelles ils étaient confrontés.

Jean-Francois Lozier – L’Acte de Québec, c’est un moment fondamental dans l’histoire constitutionnelle du Canada, parce que c’est à ce moment que, sur le point de vue, du point de vue légal, la logique de la conquête et de l’assimilation est remplacée par celle du pluralisme entre les Canadiens français et Canadiens de souche britannique.

Ariane-Li Simard-Côté – C’est la voix de Jean-François Lozier, conservateur de l’histoire de l’Amérique du Nord française au Musée canadien de l’histoire. Il nous guidera à travers la perspective de Sir Guy Carleton, l’un des principaux architectes de cette loi révolutionnaire.

Il nous aidera à comprendre à quoi ressemblait la vie dans les années qui ont suivi la conquête britannique de la Nouvelle-France.

Jean-François Lozier – C’est un espace peuplé, pour les années 1760 à 1770, par environ 60 à 70 000 colons. La vaste majorité d’entre eux, de souche française. Pour mettre ce chiffre en perspective, les 13 colonies anglo-américaines au Sud, celles qui vont devenir, quelques années plus tard, les États-Unis, ont déjà environ 2 150 000 habitants. La ville de Londres, seule, à la même époque, environ 700 000 habitants. Donc la colonie Laurentienne, cette province de Québec est grande sur le plan géographique, mais assez petite sur le plan démographique.

Ariane-Li Simard-Côté – Il dit que c’est une colonie rurale d’environ 8 000 habitants qui vivent au Québec et environ 6 000 à Montréal.

Jean-François Lozier – Cette population, il y a à peu près 7 à 8 000 habitants qui habitent à Québec, comme telle, 5 à 6 000 à Montréal. Ces villes de Québec et de Montréal correspondent à peu près à l’espace du vieux Québec, du vieux Montréal, que plusieurs auditeurs connaissent sans doute. On peut traverser l’une ou l’autre de ces villes en 20 minutes de marche à peu près à l’époque. Il s’agit d’un espace militarisé, des villes fortifiées. Québec en particulier est une ville aussi qui est siège du gouvernement et une ville en construction ayant été bombardée en 1759 par les troupes britanniques.
Ariane-Li Simard-Côté – Et la société à cette époque était très différente de celle d’aujourd’hui.

Jean-François Lozier – C’est une petite société, une société de l’intime, du face – à -face. L’écrit est important dans la mesure où le droit passe nécessairement par l’écrit. Les grands commerçants, surtout ceux qui font les affaires atlantiques, doivent écrire. Mais chez les Canadiens français, le taux d’alphabétisation est très bas. Donc finalement, c’est une société qui est fondamentalement de l’orale.
Sur le plan démographique, finalement, il faut comprendre et apprécier qu’à peu près 95 %, c’est pas plus, de cette population de la province de Québec est de souche française. Les nouveaux arrivés britanniques, donc, anglais, ecossais, ecossais en assez grand nombres, et irlandais, compte pour peut-être 500 résidents de la colonie de cette époque. Donc l’idée des deux solitudes, telles qu’elle sera conceptualisée au XXe siècle, est déjà bien en place.

Ariane-Li Simard-Côté – En effet, la chanson que nous avons entendue au début « Bonhomme, bonhomme » prend un nouveau sens dans ce contexte démographique et géopolitique, n’est-ce pas?
Et avec 2 millions d’habitants dans les 13 colonies au sud,nous pouvons commencer à apprécier les pressions sociales et politiques que Guy Carleton subissait et mesurait.

Jean-François Lozier – Carleton, sur le terrain très lucide et très pragmatique, va écrire dès 1767, au secrétaire d’État, au colonie, Lord Shelburne:

“Barring a catastrophe shocking to think of, this country must, to the end of time, be peopled by the Canadian race.”

Donc, dès 1767, assez tôt dans son mandat, Carleton conclut qu’à moins qu’il y ait une catastrophe d’ordre tout à fait impensable, cette province de Québec sera peuplée jusqu’à la fin des temps par la race canadienne, le peuple canadien. Et donc c’est ce qui force un compromis.

Ariane-Li Simard-Côté – Et cette idée de compromis ? Nous y reviendrons. Elle est aussi canadienne que le sirop d’érable.

Jean-François Lozier – Donc, en 1770, Carleton est passé en Angleterre. Il avait quitté Québec pour Londres afin de s’occuper de quelques affaires familiales. Pendant ce séjour à Londres, il se trouve notamment une épouse. Mais c’est également pour aviser le gouvernement sur la forme que prendra éventuellement cet Acte de Québec.

Avec l’acte de Québec, donc de la fin de l’année 1774, Carleton est renvoyé de Londres à Québec avec un mandat renouvelé de gouverneur général, avec des instructions. Dans l’expérience du quotidien de la masse des Canadiens français, la transition entre le régime français et le régime britannique, c’était faite doucement et elle continue à se faire en douce.

Ariane-Li Simard-Côté – Ce qui veut dire que la vie quotidienne de ces Canadiens, ça ne changerait pas grand-chose… mais…

Jean-François Lozier – Ce qui va changer par contre, c’est que finalement le principe de la reconnaissance de la place de la religion catholique dans cette société – la reconnaissance formelle d’un droit civil distinct de souche française se fait. Et donc finalement la lettre vient suivre la pratique. Ce qui va changer de façon concrète, c’est que Carleton sera en mesure de faire nommer des Canadiens français membres de la petite noblesse, la petite aristocratie, à des postes auxquels ceux-ci n’avaient pas pu accéder auparavant.

Ariane-Li Simard-Côté – C’est ainsi que se met en place la grande expérience sociale. L’Acte de Québec établit un conseil législatif pour légiférer dans la Province de Québec. Les frontières de la colonie sont agrandies jusqu’au bassin hydrographique des Grands Lacs. Le libre exercice de la religion catholique romaine est légalisé.

Le serment du test devant Dieu est remplacé par un serment au roi – permettant aux catholiques de devenir conseillers législatifs et juges. Et enfin, l’usage des lois civiles françaises dans l’appareil de justice de la colonie est légalisé.

This was very different.

Et ça déclenche autre chose. Car n’oubliez pas ceci : lorsque vous êtes au pouvoir, tout le monde vous observe, même ceux qui se trouvent à des centaines et des milliers de kilomètres de là.

Jean-François Lozier – Ce que l’acte aura comme effet également, et peut-être le plus grand effet de l’Acte de Québec, ce sera de frustrer, de contribuer à mettre le feu au poudre dans les 13 colonies anglo-américaines. Cet acte sera vu comme le plus récent d’une série d’actes intolérables, “intolerable acts,” c’est le terme utilisé de l’époque par les patriotes anglo-américains, qui vont se sentir délaissés, qui vont se sentir abandonnés par le gouvernement de Londres.

Ariane-Li Simard-Côté – Il dit également que la loi a pour but de reconnaître et d’établir formellement le catholicisme romain.

Jean-François Lozier – Cet acte vient reconnaître et établir formellement le catholicisme romain, et n’oublions pas que l’anti catholicisme avait été central à la conception de soi des sujets britanniques depuis au-delà d’un siècle, et c’était également dans les colonies anglo-américaines.

L’impression que l’Acte donne, c’est celui de faire des concessions à un peuple conquis qui aurait dû être traité en peuple conquis par les colons anglo-américains. D’autre part je ne l’ai pas évoqué jusqu’à présent, mais un des pans de l’Acte de Québec, c’est un pan territorial.

Avec 1774, donc L’Acte de Québec, la nouvelle province de Québec retrouve cet intérieur, le pays des Grands Lacs, qu’on appelait à l’époque « pays d’en haut », le pays de l’Oieau, juste au sud des Grands Lacs.

Ariane-Li Simard-Côté – Pour les marchands britanniques qui opèrent au Canada, c’est bien parce que ça leur donne un accès plus direct au bassin où on s’approvisionne en fourrure. Pour les élites canadiennes françaises qui en petit nombre participent et profitent de ce commerce, c’est bien également.

Jean-François Lozier – Or, pour les colons anglo-américains, c’est un affront parce que c’est un territoire où ces populations coloniales auraient bien voulu s’établir. C’est un territoire qui fait l’objet de beaucoup de spéculations foncières. C’est un outrage que cet Acte de Québec, vu de la perspective anglo-américaine. Et finalement, l’Acte de Québec sera cité de manière indirecte par la déclaration d’indépendance des colonies américaines en 1776, comme la goutte qui fait déborder le vase.

[On entend la fin de « Bonhomme, bonhomme » qui monte légèrement]

Ariane-Li Simard-Côté – C’est quand même étonnant qu’on pense à ça aujourd’hui. Que d’ une certaine manière, les États-Unis ont été créés en partie en réaction à l’Acte de Québec – une sorte de dommage collatéral de notre acte d’inclusion.

Mais cette histoire est encore plus complexe à mesure que nous la décortiquons et que nous examinons l’impact que l’Acte du Québec continue d’avoir aujourd’hui.

Et c’est pourquoi nous nous tournons vers M. Martin Pâquet, historien-anthropologue de l’Université Laval, expert et passionné par toute l’histoire de Québec.

Martin Pâquet – Eh bien, les impacts politiques et culturels de l’Acte de Québec sont nombreux, effectivement.
Ariane-Li Simard-Côté – Pouvez-vous commencer à décortiquer ces impacts, en commençant peut-être par le contexte géopolitique ?

Martin Pâquet – Il faut bien comprendre dans quel contexte l’acte de Québec s’est développé. Ce contexte-là, c’est celui des empires et des empires coloniaux, d’une part. Donc, c’est une colonie qu’on établit et on essaie d’établir un régime politique sur un territoire donné.

Et d’autre part, c’est une colonie qui apparaît après un moment particulier de l’histoire de l’humanité. C’est le moment de l’apparition de l’État.

L’État comme étant le structure politique qui permet d’assurer sur un territoire donné, ce qu’on appelle — Max Weber, le sociologue, appelait — « le monopole de la violence légitime. »

Donc, les sociétés sont divisées. Les sociétés sont multiples, elles sont « plurielles,» pour reprendre l’expression de la philosophe Hannah Arendt. Donc, c’est un élément qui est important du monde politique ici,

Ariane-Li Simard-Côté – Et selon vous, qu’est-ce qui est vraiment important de retenir, de l’Acte de Québec?

Martin Pâquet – Le fait qu’on puisse établir à ce moment un compromis, de devoir assurer la concorde. L’esprit de la concorde, l’esprit du compromis a traversé les temps. Et ça, c’est un élément qui est important. C’est moins la question confessionnelle, parce que la question confessionnelle, à partir du XIXᵉ siècle, devient curieusement moins importante. Elle n’est plus au cœur de la définition politique. Quand vous êtes un sujet britannique, désormais, vous pouvez être un sujet britannique, catholique ou protestant. Ça n’a pas d’importance.

Par contre, ce qui est demeuré de L’Acte de Québec, c’est cette notion du compromis en politique. C’est une voie qui est particulièrement neuve là-dessus. Parce qu’il ne faut pas oublier, je reviens à ce que je disais tout à l’heure: le contexte du 17ᵉ et 18ᵉ siècle.

Ariane-Li Simard-Côté – Et c’est quand même une période dans laquelle les tensions sont extrêmement fortes, brutales même, non ?

Martin Pâquet – Au 17ᵉ siècle, c’est l’époque des guerres de religion, entre autres. On les a vu en France, on les voit en Allemagne. On les voit aussi en Angleterre, à l’époque de Cromwell. C’est particulièrement violent. Vous avez des cadres, des anglais qui vont mourir.

Qu’on soit capable de discuter, qu’on est capable de de s’entendre, d’avoir un compromis sur des questions d’ordre confessionnel, cela tient vraiment du miracle parce qu’il y a quand même, il y a une mémoire de la violence, il y a une mémoire des luttes interconfessionnelles qui est particulièrement grande et on est capable de passer par-dessus ça.

Ariane-Li Simard-Côté – Et aujourd’hui, d’ailleurs, on en constate encore les legs, de la façon dont ça s’est configuré à ce moment précis.

Martin Pâquet – Ah oui, il y a encore des impacts aujourd’hui et non pas, même pas des impacts qu’on a tendance à penser parce que dans l’histoire canadienne, soit une tendance à penser: Ahh, écouter, c’est la question linguistique qui est passionnante, importante.

À l’époque, au 18ᵉ siècle, la question linguistique n’est pas si importante que ça. Ça peut surprendre des auditeurs d’aujourd’hui parce que, à Buckingham, les souverains britanniques parlent français. Lorsque vous avez des seigneurs, les gouverneurs qui vont s’établir en Nouvelle-France, ce sont tous des gens qui parlent le français.

Donc ce n’est pas la question linguistique qui est importante. La question linguistique va venir plus tard. C’est vraiment la question confessionnelle. Et la question confessionnelle, parce qu’elle est au cœur des lois de l’époque, est au cœur de la façon de fonctionner. C’est au cœur du monde politique du 18ᵉ siècle.

Ariane-Li Simard-Côté – Donc Guy Carleton à ce moment-là, a vraiment tracé une ligne directrice qui a sculpté toute notre identité et la façon dont on a fini par faire nos choix par la suite, et pis qu’on les fait encore aujourd’hui, en fait.

Martin Pâquet – C’est une question tout à fait que je vous dirais, la vie en démocratie, on doit tenir compte de l’essence de la démocratie. L’essence de la démocratie, c’est que nos sociétés sont plurielles, elles sont diversifiées. Il y a des divisions entre hommes et femmes. Il y a des divisions entre races, les divisions entre origines ethniques, les divisions confessionnelles et ainsi de suite.

Donc en travers toutes ces divisions-là, comment nous faisons communauté? Et ça, c’est un élément qui est fondamental dans la dimension politique. C’est une dimension qui – cette question-là – elle était actuelle en 1774, à l’époque de l’Acte de Québec. Elle est toute aussi actuelle aujourd’hui, dans le monde contemporain, au début du 21ᵉ siècle, où nous avons des différences qui sont particulièrement importantes. Le point de vue entre autres ethniques. D’origine également, c’est-à-dire l’arrivée des de nouveaux citoyens qui doivent s’intégrer à l’intérieur de l’ensemble politique. Et bien ça nous oblige nécessairement à tenir compte de cette diversité. Et ça, c’est une question qui montre bien l’actualité de L’Acte de Québec.

Ariane-Li Simard-Côté – Oui, effectivement. J’y arrivais a cet aspect, il parle du pluralisme de notre société. Alors, dans un contexte d’immigration, selon vous, de quelle façon on doit mener cette expérience sociale qui est en soi pluraliste? Et de quelle façon on doit le vivre, ce fameux, « vivre ensemble » aujourd’hui, en 2024, 2025, pour la suite?

Martin Pâquet – Donc, c’est dans ce sens-là que l’Acte de Québec, avec l’esprit du compromis, l’esprit de la bonne entente, peut être encore actuel ici. C’est à dire qu’on a pu voir que, par exemple en 1774, au moment de l’Acte de Québec, on n’allait pas transformer un catholique canadien tout d’un coup de baguette magique à un sujet britannique anglican.

Il y avait peut-être un rêve d’assimilation, et ce rêve-là, d’ailleurs, ne s’est pas accompli. Cependant, on a transformé progressivement des Canadiens qui parlaient français, qui étaient catholiques à des sujets britanniques. Et ça, c’est un élément qui est important là-dessus, ils sont restés sujets Britanniques. Par la suite, ils sont devenus ensuite des citoyens canadiens. Donc, c’est cette tenue de cette compréhension du temps que ça demande pour se transformer et particulièrement importante.

Et ça, c’est un élément qui peut nous inspirer aujourd’hui, lorsqu’on parle de migrants qui viennent d’Asie, qui viennent du Maghreb et qui viennent d’Afrique subsaharienne, il faut donc comprendre qu’ils prennent du temps à s’intégrer parce que d’une part, leur rêve, leur volonté, leur trajectoire, qu’ils tiennent à tenir compte et d’autre part, la société qui les accueille doit être capable d’aménager des moyens pour qu’ils puissent devenir progressivement, à leur rythme, des citoyens.

Ariane-Li Simard-Côté – Je trouve ça vraiment beau et très inspirant, je pourrais vous écouter parler pendant longtemps. Je trouve ça fascinant, de voir à quel point l’ouverture d’esprit qu’a eu Guy Carleton. Parce que lui, est un, lui-même, irlandais. Et il connaissait profondément ce sentiment d’identité culturelle propre. Je pense que ça lui permettait de comprendre profondément cette notion de diversité qu’il a voulu mettre en place.

Puis qu’au final, qu’on ne peut pas nécessairement être pleinement assimilée, ou vouloir se faire assimiler sans heurt majeur. Donc, bref, de cette façon est née la notion de richesse culturelle qui peut se développer, avec un certain « vivre ensemble » et c’est vraiment se content de vivre au Québec ici avec notre « vivre ensemble » donc je trouve ca tres beau, de voir comment c’est vraiment dans l’ADN de notre province, de notre pays, avec ce qu’on a vécu.
Donc merci beaucoup, merci M. Paquet, ça a été passionnant. Merci beaucoup d’avoir été avec nous.

Martin Pâquet – Ben, c’était un grand plaisir.

[La musique du thème monte.]

Ariane-Li Simard-Côté – Et merci à vous tous d’avoir écouté Voyages dans l’histoire canadienne. Ce balado est financé par le gouvernement du Canada et créé par The Walrus Lab.

Comme pour tous nos épisodes, les transcriptions sont disponibles en anglais et en français. Pour lire les transcriptions, veuillez consulter le site thewalrus.ca/canadianheritage.

Cet épisode a été produit par Kirk Finken. Le montage a été réalisé par Jasmine Rach et Amanda Cupido en est la productrice exécutive.

Un merci spécial à Jean-François Lozier et Jonathan Wise du Musée canadien de l’histoire pour avoir suggéré et fourni l’enregistrement de Bonhomme, bonhomme.

Pour d’autres épisodes sur des événements historiques canadiens, visitez le site thewalrus.ca/canadianheritage.

Ariane-Li Simard-Côté – Je suis curieuse de savoir pourquoi vous êtes si passionné par l’anthropologie et l’histoire du Québec et du Canada comme ça?

Martin Pâquet – Un historien n’est pas là pour être un prophète. Il n’est pas là pour être à la fois quelqu’un qui accumule les données dans son coin. Il est là pour comprendre. Et moi, c’est la passion qui m’anime, c’est de vouloir comprendre la société dans laquelle je vis.

The Walrus Lab