150 années ont passé depuis la naissance de Lucy Maud Montgomery et son œuvre nous captive toujours aujourd’hui. Connue principalement pour Anne… la maison aux pignons verts, Montgomery a créé un univers de personnages résilients et remplis d’imagination. Dans cet épisode, nous nous entretenons avec sa petite-fille, Kate Macdonald Butler. Kate nous partage ses histoires de famille, en préservant l’héritage de sa grand-mère, et nous fait la lecture d’Émilie de la Nouvelle Lune, un roman qu’elle considère comme l’œuvre la plus personnelle de Montgomery. Nous explorons également l’influence de Montgomery, qui persiste encore aujourd’hui, d’Anne… la maison aux pignons verts au personnage moins connu d’Émilie. Nous abordons ses défis personnels, incluant les problèmes de santé mentale et les exigences d’être la femme d’un pasteur. Aussi, Dre Jessica Katz Edison explore l’influence de son roman de 1908 sur les publics neurodivergents d’aujourd’hui, bien qu’il ait été écrit des décennies avant que ce terme existe.

[Clip: “Mon nom est Anne Shirley. Anne s’épelle avec un E” .]

Angela Misri – Il s’agit d’une phrase célèbre provenant du livre légendaire, Anne… la maison aux pignons verts. Peu savent qu’Anne représente une communauté qui est habituellement sous-représentée.

Bienvenue dans la troisième saison de Voyages dans l’histoire canadienne, un balado qui célèbre les moments-clés de l’histoire de notre pays. Ce balado est financé par le gouvernement du Canada et créé par The Walrus Lab. Je m’appelle Angela Misri.

Cet épisode a été enregistré en l’honneur du 150e anniversaire de naissance de Lucy Maud Montgomery.

Elle est née à l’Île-du-Prince-Édouard en 1874. Montgomery préférait se faire appeler Maud plutôt que Lucy. Elle a écrit plus de 530 histoires courtes, 500 poèmes, 30 essais et 20 romans. Plusieurs mettaient en scène une jeune orpheline qui ressemblait drôlement à Montgomery elle-même. Le nom du personnage était Émilie.

Émilie de la Nouvelle Lune est le deuxième personnage le plus présent dans son œuvre. En 1923, elle a publié le premier roman avec ce personnage qui fait partie d’une série, bien des années après Anne… la maison aux pignons verts. Bien que plusieurs aiment penser qu’Anne ressemblait à Montgomery, sa petite-fille nous apprend que c’est plutôt le personnage d’Émilie qui ressemble le plus à cette légende de la littérature canadienne.

Kate Macdonald Butler – (en lisant) « Il y avait si longtemps qu’Émilie n’avait pas mis le pied à l’extérieur pour prendre une marche, qu’elle était folle de joie.» [Traduction libre du passage lu par Kate Macdonald]

Angela Misri – Vous avez entendu la voix de la petite-fille de Montgomery, Kate Macdonald Butler. Elle lit un extrait de son livre, Émilie de la Nouvelle Lune.

Kate Macdonald Butler – (en lisant) L’hiver avait été tellement rigoureux et la couverture de neige si épaisse qu’on ne l’autorisait jamais à sortir. Il y avait eu beaucoup de pluie et de vent en avril. C’est ainsi que le mois de mai lui paraissait comme une délivrance. Où irait-elle? En bas de la rivière ou au-delà du vallon d’épinettes? Émilie a choisi la deuxième option. Elle adorait les landes d’épinettes, tout au bout au creux de la colline. La magie opérait à cet endroit. C’est à cet endroit que son univers féérique a pu prendre pleinement son envol. Personne n’aurait pu envier Émilie s’ils l’avaient vue ainsi se balader au beau milieu du champ. Elle était petite, pâle et habillée pauvrement. Parfois, elle grelottait sous son mince manteau, mais une reine aurait pu lui remettre fièrement une couronne pour ses visions, ses rêves contemplatifs. [Traduction libre du passage lu par Kate Macdonald]

Angela Misri – Vous aurez la chance d’entendre de nouveau Kate plus tard au cours de cet épisode. Mais tout d’abord, revenons à Anne.

Anne… la maison aux pignons verts est reconnue comme une histoire de passage à l’âge adulte, s’éloignant des stéréotypes habituels pour les petites filles de l’époque.

Dre Jessica Katz Edison – Quand j’étais plus jeune, mon père me lisait des chapitres de livres et l’un des livres qu’il me lisait était Anne… la maison aux pignons verts.

Angela Misri – C’est Dre Jessica Katz Edison, une pédiatre spécialisée dans le développement et les habitudes comportementales à Ascension, dans l’Illinois.

Dre Jessica Katz Edison – Je suis médecin, mais je suis aussi diplômée universitaire d’une majeure en études théâtrales. En toute honnêteté, ce qui se rapproche le plus de moi, c’est un diplôme en littérature et théâtre. J’ai donc toujours été très intéressée par la fusion entre l’art et la médecine.

Angela Misri – Cela l’a amenée à corédiger un article de recherche sur le côté précurseur de Anne…la maison aux pignons verts quant à sa description du trouble du déficit de l’attention et de l’hyperactivité.

Dre Jessica Katz Edison – Certainement, on y retrouve plusieurs exemples de son impulsivité. L’un des moments parmi les plus connus est probablement celui où elle a fait casser sa palette d’écriture sur la tête de Gilbert Blythe.

[Clip: “Anne Shirley, qu’est-ce que ça signifie?”]

Angela Misri – Dre Edison nous explique qu’à plusieurs reprises dans le roman, l’hyperactivité et le déficit d’attention d’Anne correspondent à la définition actuelle du TDAH.

C’était plutôt avant-gardiste pour l’époque. Le livre a été publié en 1908 et ce n’est que 60 ans plus tard, que le TDAH a été ajouté dans le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux.

Dre Jessica Katz Edison – Et cette histoire témoigne clairement des symptômes du TDAH dans une époque aussi lointaine que le début des années 1900.

Angela Misri – Plusieurs personnes, s’identifiant comme neurodivergentes, s’identifient au personnage d’Anne Sherley. Elles prennent parole et forment des communautés en ligne, notamment dans des fils de discussion sur Reddit, notamment. Sa petite-fille, Kate Macdonald Butler, entend souvent parler des admirateurs en général, mais elle n’avait jamais entendu parler de ce lien en particulier. Elle nous rejoint maintenant en studio. Merci de vous joindre à nous!

Kate Macdonald Butler – Merci de me recevoir!

Angela Misri – Vous êtes l’une parmi les quelques petits-enfants, mais vous êtes la seule encore en vie. Vous avez contribué à la production de quelques films et émissions inspirés de l’œuvre de votre grand-mère. Vous êtes la présidente de The Heirs of L.M. Montgomery [traduction libre: Les héritiers de L.M.] Comment faites-vous vivre cet héritage?

Kate Macdonald Butler – En fait, j’agis un peu comme la gardienne de l’oeuvre de L.M. Montgomery. C’est un immense travail, vous savez. Et, vous savez, je suis bien entourée. J’ai de l’aide. Mais il m’arrive parfois de me battre pour des choses. Et, je me demande ce qu’elle ferait à ma place? Qu’est-ce qu’elle en penserait? Donc, ouais, j’y pense à l’occasion la nuit.

Angela Misri – En fait, j’aimerais vous demander comment vous avez réagi lorsque vous avez appris l’existence des communautés en ligne sur le TDAH et celle de la neurodivergence qui se retrouve chez le personnage d’Anne… la maison aux pignons verts?

Kate Macdonald Butler – Je veux dire, c’est fantastique. Je crois que peu importe ce qui vous fait vous sentir bien. Je crois que c’est juste incroyable. Vous savez, tous les deux ans, je crois qu’il y a une conférence internationale à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, où des universitaires viennent du monde entier pour présenter leurs travaux. Je crois que ce serait un sujet très intéressant si l’un de ces universitaires souhaitait et choisissait de l’aborder.

Angela Misri – Vous savez, c’est intéressant. Je suis la fille d’immigrants et j’ai moi-même particulièrement connecté avec l’histoire d’Anne… la maison aux pignons verts. Ainsi, je comprends pourquoi tant de gens s’identifient à elle. Je peux comprendre comment les jeunes, en particulier les jeunes filles, peuvent se reconnaître chez Anne. C’est un héritage incroyable.

Kate Macdonald Butler – Oui et elle est connue au-delà des frontières, n’est-ce pas ? Vous n’êtes pas la première personne à me le dire. Même notre ancienne gouverneure générale, Adrienne Clarkson, a déclaré que le premier livre qu’elle avait lu, en arrivant depuis la Chine, était Anne…la maison aux pignons verts et que cela lui avait donné une idée du Canada.

Angela Misri – C’est vraiment le cas, oui. Pouvez-vous nous raconter comment vous avez entendu parler de cette grand-mère que vous n’avez jamais eu la chance de côtoyer? Pouvez-vous nous dire ce que cela vous a fait d’en entendre parler, de la bouche de votre père peut-être?

Kate Macdonald Butler – J’ai deux frères jumeaux âgés de cinq ans de plus que moi. Donc, je suis la plus jeune et j’étais la seule fille. J’étais la plus gâtée de la famille. J’ai eu une superbe occasion de découvrir l’œuvre de ma grand-mère. Lorsque j’étais enfant, vers l’âge de 7 ou 8 ans, mon père me lisait l’histoire d’Anne…la maison aux pignons verts. Mais j’ai profité de cette occasion parce que mes frères étaient à l’extérieur et, moi, j’étais en train d’étudier, assise à la table à dîner.

Ma mère était infirmière et elle travaillait parfois de nuit. Pendant ce temps, mon père et moi, nous nous asseyons à la table à dîner et il me racontait des histoires à propos de sa mère. Je me sentais privilégiée de l’avoir pour moi toute seule. Tout le monde était parti, c’était la parfaite occasion pour moi d’en apprendre davantage et de poser des questions à propos d’elle. Vous savez, à quoi ressemblait-elle? Et, vous savez, il me racontait sa passion pour la mode et pour la cuisine, le jardinage et ce genre de choses de la vie domestique et la photographie. Elle était très douée. Elle en faisait toujours beaucoup. Si je faisais seulement la moitié de ce qu’elle a réalisé dans sa vie, j’en serais très heureuse.

Angela Misri – Vous aviez votre père pour vous seule, mais vous aviez en quelque sorte votre grand-mère pour vous seule aussi.

Kate Macdonald Butler – En quelque sorte. Je n’ai pas eu le plaisir de la rencontrer, mais c’était bien. Vous savez, j’étais une jeune adulte à cette époque. Et, donc, j’étais encore plus intéressée que je ne l’étais quand j’étais enfant. Je pouvais poser des questions à son sujet.

Angela Misri – Quelle chance. C’est incroyable.

Kate Macdonald Butler – Ce l’était vraiment. Ce l’était vraiment.

Angela Misri – Plusieurs personnes pensent qu’Anne est une représentation de votre grand-mère Montgomery. Toutefois, c’est plutôt son personnage, Émilie, qui lui ressemble le plus sur le plan de sa propre personnalité. Je sais que vous n’avez jamais rencontré votre grand-mère, mais pouvez-vous nous en dire un peu plus sur elle et de quelle façon elle ressemble au personnage d’Émilie?

Kate Macdonald Butler – En fait, vous savez. Émilie est écrivaine. Vous savez, je dirais qu’Émilie est certainement un personnage autobiographique. Certes, il y a des similarités entre L.M. Montgomery et Anne, mais Émilie s’apparente davantage à sa personnalité. Son premier roman sur Émilie a certainement été celui qu’elle a préféré écrire. Oui, elle a vraiment été heureuse de l’écrire en 1923. C’était un peu plus tard, la série d’Anne était terminée. Eh oui, elle s’est bien amusée à écrire celui-ci et était très contente lorsqu’il a été terminé.

Angela Misri – J’aimerais dire que j’étais follement amoureuse de Gilbert. Anne est ma préférée. Pardon, c’était seulement pour vous le dire.

Kate Macdonald Butler – Était-ce Jonathan Crombie Gilbert?

Angela Misri – Ça aurait pu l’être. Oui, j’étais à l’âge pour tomber amoureuse de lui. Pouvez-vous imaginer votre vie sans Anne…la maison aux pignons verts?

Kate Macdonald Butler – Non! Anne…la maison aux pignons verts fait partie intégrante de ma vie. Je pense à Anne…la maison aux pignons verts à presque tous les jours.

Angela Misri – C’est fantastique.

Kate Macdonald Butler – Oui.

Angela Misri – Les problèmes de santé mentale ont joué un rôle important dans sa vie, mais elle s’est surtout occupée de son mari, votre grand-père. Pouvez-vous vous exprimer un peu sur le sujet?

Kate Macdonald Butler – Vous savez, ses symptômes de dépression et de maladie mentale ont commencé à se manifester alors qu’ils vivaient à Leaskdale. Et je crois que c’était une période difficile pour elle. Elle était la femme d’un pasteur. Elle a donc dû conserver l’apparence d’une famille stable, devant le couvrir la plupart du temps.

Elle devait élever deux jeunes enfants, incluant mon père. Mes frères et moi y réfléchissons parfois, à quel point cela devait être triste pour les enfants de grandir dans un environnement où leur père était aussi absent.

Aussi, je dois mentionner qu’elle doit avoir souffert de dépression, et ce, à partir d’un jeune âge. Elle devait le vivre en silence. Elle souffrait en silence.

Angela Misri – Je suis désolée. Qu’est-ce qui vous fait dire cela?

Kate Macdonald Butler – En fait, en lisant ses journaux intimes, on constate qu’elle a traversé des périodes difficiles. Mais certains d’entre eux, enfin, beaucoup d’entre eux, sont issus d’événements tragiques dans sa vie. Par exemple, elle a perdu son deuxième bébé, Hugh, un événement terrible pour elle. Ensuite, elle a perdu sa meilleure amie et cousine, Fred, en raison de la grippe de 1918. Cela a été un choc énorme à encaisser.

Et, ensuite, son mari Ewan a commencé à montrer des signes de dépression et de problèmes de santé mentale. C’était une période assez difficile à traverser. Je crois qu’elle souffrait elle-même de dépression en silence.

Angela Misri – J’aimerais vous poser une question à propos des journaux intimes auxquels vous avez accès. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à propos de ces derniers? Parce que je trouve cela fascinant.

Kate Macdonald Butler – Oh, mais vous y avez aussi accès!

Angela Misri – Oh!

Kate Macdonald Butler – Ils ont été publiés dans les années 1980 en cinq volumes.

Angela Misri – Wow.

Kate Macdonald Butler – Et depuis, ils ont été sélectionnés. Il s’agit d’une sélection parmi ses écrits. Et ces journaux intimes, elle les a laissés à mon père pour s’assurer qu’il les publie, ou qu’ils soient publiés. Il a démarré une partie du processus, puis il est mort en 1982. Donc, il n’a pas pu être témoin de leur publication entière. Mais oui, ces journaux intimes sont disponibles.

Il s’agit d’une sélection de ses écrits issus de ses journaux intimes, qui comptait dix volumes.

Angela Misri – Oh!

Kate Macdonald Butler – Oui. C’était de gros livres dans lesquels elle avait écrit à la main et dont je ne réussissais pas à décoder l’écriture. Son écriture était illisible. Mais, depuis, ils ont été publiés. Les journaux intimes entiers ont ainsi été publiés. Toutes les pièces manquantes s’y retrouvent.

Angela Misri – Cela serait tellement intéressant de lire ses journaux intimes tout en lisant Émilie de la Nouvelle Lune.

Kate Macdonald Butler – Oh, tellement. C’est ce que font les universitaires, en fait.

Angela Misri – Tout à fait! Je suppose que oui.

Kate Macdonald Butler – Oui.

Angela Misri – Incroyable. Montgomery est donc décédée à l’âge de 67 ans, en 1942, à Toronto.

Kate Macdonald Butler – Ses derniers jours furent particulièrement tristes, alors qu’elle était accablée par la dépression. En 2008, j’ai publié un article d’opinion dans le Globe and Mail, dans lequel j’ai révélé un secret de famille : ma grand-mère s’était suicidée. Le Globe and Mail avait créé une fabuleuse série qu’ils avaient consacrée à la maladie mentale et la dépression. Cela m’a inspirée à écrire cet article.

Mais je pense que la dépression et la maladie mentale peuvent survenir chez n’importe qui, notamment chez nos héros et nos héroïnes. Vous savez, je crois que le monde entier était sous le choc lorsque je leur ai révélé le suicide de ma grand-mère. Cela peut vraiment arriver à n’importe qui. Divulguer cette information aura été très libérateur pour moi, puisque plusieurs personnes m’ont écrit pour témoigner à quel point cela les avait aidés avec leur propre dépression.

Angela Misri – Oui, je peux le constater. Comment pensez-vous qu’elle réagirait si elle voyait comment ses histoires ont réussi à traverser le temps?

Kate Macdonald Butler – En fait, j’espère vraiment qu’elle serait fière d’elle-même. Je veux dire, c’est fou de penser qu’Anne…la maison aux pignons verts est encore en impression plus de 100 ans plus tard. De plus, cette année, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais la Monnaie royale canadienne m’a approché afin de produire une pièce de monnaie commémorative. En voici une pour vous ,avant que je vous quitte.

C’est une pièce d’un dollar ($) avec un petit portrait de Anne et L.M. Montgomery. Certaines pièces ont de la couleur et d’autres n’en ont pas. Elle est sortie le mois dernier. Le lancement a eu lieu à la Green Gables House à l’Île-du-Prince-Édouard. C’était génial!

Angela Misri – Merci d’avoir partagé cette histoire.

Kate Macdonald Butler – Oh, cela me fait plaisir.

Angela Misri – Et merci d’être venu en studio avec nous.

Kate Macdonald Butler – Merci de l’invitation. Cela a été très amusant.

Angela Misri – Merci d’avoir écouté Voyages dans l’histoire canadienne. Ce balado est financé par le gouvernement du Canada et est créé par The Walrus Lab. Cet épisode a été produit par Amanda Cupido et a été édité par Nathara Imenes. Pour en apprendre plus sur des moments-clés de l’histoire canadienne ou pour lire les transcriptions en français et en anglais, visitez thewalrus.ca/CanadianHeritage. Il y a aussi une version en français de ce balado, soit Voyages dans l’histoire canadienne. Si vous êtes bilingue et que vous souhaitez en savoir plus, retrouvez-nous sur votre plateforme d’écoute de balados préférée.

Angela Misri – Entrez.

Kate Macdonald Butler – Oh, wow.

Angela Misri – Oui, c’est ma petite station.

[Le son des pièces qui tintent.]

Kate Macdonald Butler – La voici, votre pièce de monnaie spéciale.

Angela Misri – Merci beaucoup. Je regarde cette magnifique pièce de monnaie, bleue et verte. Elle ressemble à…

Oh, je vois, il y a Anne. Je vois Anne et Lucy, côte à côte, en train de se regarder à travers le ciel bleu. C’est magnifique. Quelle pièce de monnaie magnifique et quel beau cadeau ! Je vous remercie.

Kate Macdonald Butler – Le plaisir est pour moi!

The Walrus Lab